Être gamer, une honte ?

Est-ce une honte d'aimer jouer ? Est-ce une honte d'aimer être devant un écran, de plonger dans un univers virtuel pendant plusieurs heures et oublier sa propre vie pendant ces instants ? Cette pensée m'a traversé l'esprit récemment...

Je vous explique. J'ai toujours été un grand fan de jeux vidéo. Dès l'âge de cinq ans, lorsque j'ai connu les joies de cet univers lorsque j'ai reçu en cadeau ma NES, je n'ai plus jamais lâché les jeux vidéo. Avec des débuts modestes (je ne possède que quelques cartouches de NES), j'ai grossi ma collection de jeux au point où j'ai en ma possession pas loin de 500 jeux, une dizaine de consoles et plusieurs objets dérivés de cet univers. Par exemple, j'ai un toutou Pokemon, une canette de Coke exclusive du jeu Lineage II, des porte-clés de compagnies, des chandails de jeux, etc.

Ma passion m'a amené, il y a quelques années, à faire partie d'un site du nom de JeuXpress. Même si mes débuts ont été difficiles, j'y ai passé un bon moment et j'y ai connu de merveilleuses personnes, dont ma première copine, Sabrina. Par la suite, en raison de rapports houleux avec le propriétaire ainsi qu'avec divers rédacteurs, j'ai quitté mon poste de rédacteur. Six mois plus tard, j'entrais en fonction sur HardGamers.com en tant que simple rédacteur. La passion que je vouais aux jeux vidéo m'a rapidement permis de gravir les échelons de ce site au point de transformer ce dernier en une source d'information française de grande qualité consultée par une dizaine de milliers de personnes à chaque jour. HardGamers est aujourd'hui reconnu comme étant un média de haut niveau dans le monde médiatique des jeux vidéo d'Amérique du Nord et au fil du temps, je suis moi-même devenu une source d'information sur cet univers pour plusieurs personnes.

Les jeux vidéo ont donc occupé une grande partie de ma vie jusqu'à présent, m'ayant non seulement permis de m'évader lors de moments difficiles, mais aussi de me forger un réseau de contacts et de connaître les premières joies de l'amour. Par contre, cette passion s'est bien souvent transformée en obsession. Je me rappelle des journées où j'ai pu jouer 10 heures sans en ressentir un quelconque lassement, des moments où si je ne jouais pas pendant une journée, je me sentais mal et las, des épisodes où les jeux occupaient toutes mes discussions, toutes mes pensées et même mes rêves.

Mais voilà, cette phase est passée et aujourd'hui, je me demande si les jeux sont si importants que cela. Lorsque j'étais avec ma copine, j'ai accordé beaucoup trop d'importance à cet univers virtuel au point de la négliger à de nombreuses reprises, ce que je regrette amèrement aujourd'hui. Désormais, je me demande si cette passion n'est pas en train de s'éteindre peu à peu. Je ne suis plus capable de passer des heures d'affilée devant un écran à jouer, je ne suis plus capable de passer des heures coupé du monde pour simplement jouer, bref, je ne suis plus capable de jouer comme avant. Qu'est-ce que cela apporte de s'enfermer dans une pièce et de jouer pendant des heures, coupé de tout contact social, privé de la joie d'échanger avec d'autres personnes ? Contrairement à ce que j'ai pu penser autrefois, les jeux ne remplacent pas les contacts humains, ne remplacent pas la chaleur et le bonheur ressentis dans les bras d'une personne qu'on aime. Les jeux sont certes divertissants, mais pas à un point aussi grand que je l'ai un jour cru...

Être un gamer, est-ce une honte ? Devrais-je me sentir coupable ou encore mal dans ma peau si j'ose encore vouer une telle passion à cet univers ? Devrais-je prendre une pause ? Ou bien devrais-je tout simplement arrêter de me tourmenter pour rien et simplement jouir d'une passion qui m'habite depuis ma tendre enfance ?